Questions BrĂ»lantes đŸ”„â€Š Parlons pĂ©nĂ©tration!

HolĂ  les filles!

Je suis Sara et je rejoins la team du Wellnest pour devenir (je l’espĂšre) votre (meilleure) copine cul.ottĂ©e. 🍑 

Je vous propose toutes les deux semaines une chronique cul/love qui répondra à vos questions ou réagira à vos témoignages sur le thÚme de votre choix.

Alors, j’me prĂ©sente! J’ai toujours Ă©tĂ© la pote vers qui on se tournait quand il fallait parler cul et love, et j’ai toujours Ă©tĂ© celle qui posait les questions parfois touchy.

D’ailleurs, on a toujours pu parler sexe chez moi! Alors j’en ai fait mon taf. J’ai créé un mĂ©dia : Nicole (du coup maintenant je m’appelle Sara de Nicole, votĂ© Ă  l’unanimitĂ© par mes potes) sur Instagram (@saradenicole) et sur un blog (nicolemagazine.be).

Plus rĂ©cemment, j’ai lancĂ© le Club Nicole: c’est la premiĂšre plateforme qui dĂ©construit le cul et repense le love! 

ConcrĂštement, le Club c’est du contenu exclusif (podcasts ou articles), un thĂšme par mois, et une communautĂ© pour Ă©changer et partager. 

Maintenant qu’on se connaĂźt (presque parfaitement, n’hĂ©sitez pas Ă  me contacter en privĂ©!), c’est theeeee moment !

Rentrons dans le vif du sujet : faire l’amour vs pĂ©nĂ©tration! 

« Je suis bi, la chose que j’ai le plus aimĂ© du sexe avec les femmes c’est que tout le corps est hyper impliquĂ©, pas seulement les parties gĂ©nitales. On se serre beaucoup dans les bras, s’embrasse partout. J’ai instinctivement reproduit ça avec mon copain et il kiffe Ă  mort. On recherche beaucoup de contacts “en plus” de la pĂ©nĂ©tration, pendant, avant, ou aprĂšs la pĂ©nĂ©tration, quoi que j’avoue que quand y a un pĂ©nis dans le game, Ă  un moment je le veux en moi, pas de rapport sans pĂ©nĂ©, si possible. On passe beaucoup de temps Ă  faire autre chose que ça, aussi se frotter ce qui est commun en couple FF mais pas en couple MF. Ça tombe bien parce que c’est la maniĂšre la plus facile de jouir pour moi. Du coup, merci aux filles avec lesquelles j’ai couchĂ© et que j’ai aimĂ©! Â»

Tu soulĂšves plusieurs points hyper intĂ©ressants. D’abord, la comparaison avec les rapports sexuels entre femmes. Tu savais que selon l’Institut Kinsey en 2020, les femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes dĂ©clarent avoir un orgasme 74,7% du temps contre 61,6% pour les les hĂ©tĂ©rosexuelles.

Ensuite ça questionne sur nos zones Ă©rogĂšnes. Le rapport sexuel comme on le connait dans l’imaginaire collectif laisse peu de place aux caresses, Ă  l’activation des sens, Ă  la crĂ©ativitĂ©, relĂ©guĂ©s dans la case « prĂ©liminaires Â» (ce qui prĂ©cĂšde
) Hors il existe mille façons de se frotter, caresser, toucher, griffer, pincer, bref, d’activer toutes les zones du corps et ce, durant touuuut le moment caliente. Parce que spoiler alert : il existe Ă©normĂ©ment de zones Ă©rogĂšnes. Je te partage ici un petit extrait d’un article du Mag Club (dans le Club Nicole): 

Les zones Ă©rogĂšnes sont des zones trĂšs sensibles aux caresses grĂące aux capteurs sensoriels. Mais elles ne sont pas toujours celles auxquelles on pense. En effet, tu as certainement pensĂ© au clitoris pour la femme et au pĂ©nis pour monsieur, simple, basique. Et bien, tu seras ravi·e d’apprendre que ce n’est qu’une infime partie des zones qui peuvent procurer du plaisir (et ça, c’est une bonne nouvelle). En effet, le clitoris est aussi connu sous le nom d’organe du plaisir et pas pour rien, puisqu’il contient plus de 8 000 capteurs sensoriels (entre 8 000 et 10 000 pour ĂȘtre exacte). Bouton du plaisir on a dit? Mais ce n’est pas tout, les seins, les tĂ©tons, la peau des aisselles (fine et sensible au toucher), les lĂšvres (celles que tu veux), la nuque, l’intĂ©rieur des mains, les lobes d’oreilles, le ventre, le creux des genoux ou encore les cuisses ou les pieds sont aussi des zones Ă©rogĂšnes (est-ce que je viens de citer presque tout ton corps? Oui, mais pas le coude par exemple…). 

Chez l’homme ça se passe principalement du cĂŽtĂ© des organes gĂ©nitaux et surtout autour du pĂ©nis, indeed. Le gland est la zone la plus riche en capteurs sensoriels et donc la plus rĂ©active au plaisir. N’oublie pas les testicules et la tige du pĂ©nis, la zone autour de l’anus, les lĂšvres, le cou, le torse, les lobes d’oreille, le dos, les fesses, les mamelons ou les pieds. Pareil, t’as de quoi faire. Attention, Ă©videmment chacun·e est diffĂ©rent·e, donc il te reste une chose Ă  faire : explorer. 

« J’ai une plus grande libido que mon copain. Je lui ai parlĂ© de faire l’amour sans pĂ©nĂ©tration si lui est fatiguĂ©. Mais il semble que pour lui c’est comme commencer un prĂ©liminaire sans fin ni suite. Il utilise aussi l’excuse que quand on commence avec l’intention du “sans pĂ©nĂ©tration”, cela fini quand mĂȘme avec. Mais c’est juste que si lui se chauffe finalement Ă  plus, je ne dis pas non. J’ai pas osĂ© en reparler avec lui. Alors ma question est comment aborder le sexe (ou amour) sans pĂ©nĂ©tration du point de vue d’un mec ou comment lui re-proposer la chose pour qu’il comprenne mieux mon attente? Â»

Ici on a deux sujets : la différence de libido et les fameux sex talks.

Pour la diff de libido, on peut se questionner: y-a-t-il une raison? Depuis quand? Un pourquoi? Le contexte? Les tracas du quotidien? Le travail? ProblĂšmes de santĂ©? Bref, toute une sĂ©rie de choses qui pourraient venir parasiter les moments intimes et empĂȘchent de dĂ©brancher le cerveau et se laisser aller. Puis voir oĂč peut se situer l’équilibre entre vous deux? Comment vous vous rencontrez entre le « pas assez Â» et le « trop Â», sans que l’un·e soit frustré·e et l’autre forcé·e. Cherchez Ă  instaurer le dĂ©sir, la sĂ©duction sans penser Ă  un « rĂ©sultat Â». Et pourquoi pas chercher des conseils et de l’aide auprĂšs d’un·e sexologue qui va vous aiguiller dans un processus personnalisĂ©? 

Ensuite, comment parler de cul? 

Je t’ai prĂ©parĂ© une liste (archi pas exhaustive) en 3 Ă©tapes de comment aborder les sex talks avec ton mec:

1. LibĂšre toi des tes craintes, mĂȘme si c’est pas innĂ© ou facile de parler de sexe, c’est une discussion comme une autre, d’une partie de votre couple et c’est important d’en parler et surtout : ça peut vous aider Ă  encore plus kiffer! Parler de sexe, c’est comme donner un mode d’emploi sur ton corps et ce que tu aimes, personne ne le sait mieux que toi et personne ne peut le deviner. Verbaliser en essayant quelques principes de communication non-violente: « je ressens ça, j’aime ça Â»  ça passe toujours mieux que « quand tu fais ça, c’est nul Â». L’idĂ©e c’est de construire ensemble une sexualitĂ© Ă©panouissante, safe et bienveillante, pas de se reprocher des choses. Ces discussions peuvent faire partie de votre sexualitĂ© aussi, et pourquoi pas caler un moment dans l’agenda pour les sex talksssss?!

2. Utiliser des livres! Pour ce sujet, je te recommande Ă  10000% Au-delĂ  de la pĂ©nĂ©tration de Martin Page. Il est court, se lit rapidement et offre un angle totalement diffĂ©rent (en plus Ă©crit par un homme) sur la place de la pĂ©nĂ©tration et du plaisir sexuel dans le sexe (dans les couples hĂ©tĂ©ro). Puis il y a Ă©videmment Jouissance club, de JĂŒne Pla! 224 pages qui rĂ©unissent 1001 façons de prendre du plaisir 
 sans pĂ©nĂ©! Hyper ludique et illustrĂ©. 

3. Laisser la place aux ratĂ©s du cul. Oui, ça arrive d’avoir une baise un peu nulle, pas hyper passionnĂ©e. Et tu sais quoi? C’est pas grave! Vous avez voulu tenter sans pĂ©nĂ© mais lui n’était pas trĂšs convaincu? Pas grave, qu’est-ce qui Ă©tait cool, qu’est-ce qui Ă©tait moins? On retient pour la prochaine fois! Le sexe n’est pas innĂ©, prendre et donner du plaisir non plus. Alors on teste et on recommence. Puis c’est toujours drĂŽle d’y repenser plus tard 
 

« J’ai pas vraiment une question mais c’est dommage que faire l’amour = pĂ©nĂ©tration pour la plupart des gens (des mecs?). Moi qui ne suis pas toujours en demande d’une pĂ©nĂ©tration, j’aimerais pouvoir faire l’amour autrement sans ĂȘtre prise pour une illuminĂ©e. Â»

Je vais te raconter une petite histoire. Durant l’AntiquitĂ©, on pensait qu’une femme qui jouit = une femme qui tombera plus facilement enceinte. Alors, on encourageait vivement les hommes Ă  donner du plaisir aux femmes, notamment an stimulant le clitoris. Quand on dĂ©couvre l’ovulation, on se rend compte que le plaisir ne joue aucun rĂŽle dans la procrĂ©ation, alors le clitoris disparait des manuels scientifiques et scolaires. Bye bye : c’est la (tragique) pĂ©riode d’obscurantisme clitoridien. 

La pĂ©nĂ©tration devient la reine : c’est elle qui permet de procrĂ©er. Tout le reste est interdit (une femme qui se masturbe est hystĂ©rique, tu vois l’idĂ©e). Le sexe (et le plaisir sexuel) est alors pensĂ©, analysĂ© et thĂ©orisĂ© sous le prisme du plaisir masculin, par les hommes (seuls autorisĂ©s Ă  pratiquer la mĂ©decine) et pour les hommes. Le schĂ©ma du rapport sexuel comme on le connait entrĂ©e-plat-dessert (prĂ©liminaires-pĂ©nĂ©-Ă©jaculation) convient en fait surtout aux hommes: il est valide quand il y a pĂ©nĂ© et s’arrĂȘte quand l’homme Ă©jacule. 

Bien qu’aujourd’hui, les mentalitĂ©s Ă©voluent clairement (heureusement!), c’est tout mĂȘme encore difficile de sortir de ce schĂ©ma ancrĂ©, considĂ©rĂ© comme « la normalitĂ© Â». Et c’est une des nombreuses façons qu’à le patriarcat de se glisser dans nos lits sans y avoir Ă©tĂ© invitĂ©. Tu ajoutes Ă  ça la fĂącheuse habitude de culpabiliser les femmes: tu jouis pas? T’es frigide. Tu as mal? T’es compliquĂ©e. Ça donne un cocktail franchement naze.

Alors comment on se sort de ce bullshit? En explorant et en s’éduquant, entre autres. Regarde le nombre de portes du plaisir qui peuvent s’ouvrir Ă  nous quand on se libĂšre de ces injonctions. En fait le sexe se construit entre les partenaires. L’idĂ©e n’est pas de rayer complĂštement la pĂ©nĂ© (ni de crĂ©er une nouvelle injonction!), si ton partenaire y prend beaucoup de plaisir par exemple, mais plutĂŽt de se laisser la libertĂ© et l’espace de faire autrement que ce qui est attendu de nous et ça, sans jugement. La pĂ©nĂ© est une pratique sexuelle parmi taaaaant d’autres et elle n’est pas la seule valable et nĂ©cessaire.

Je termine sur un chiffre plus que parlant: pour la journĂ©e mondiale de l’orgasme le 21 dĂ©cembre dernier, We-Vibe a rĂ©vĂ©lĂ© que lors d’un rapport sexuel avec pĂ©nĂ©tration, 48,6% des hommes affirment toujours atteindre l’orgasme, contre 20,3% des femmes. VoilĂ . 

« Je me demande combien d’entre nous ont vĂ©cu des relations sexuelles pourries car le mec pense que bien nous faire l’amour c’est nous pĂ©nĂ©trer avec leur sexe avant tout (fort et longtemps jusqu’à nous faire jouir ce qui n’arrive pas majoritairement de cette façon). Que le mec nous touche Ă  peine et s’il le fait, simplement dans le but de nous faire mouiller pour nous pĂ©nĂ©trer ensuite, et le nombre de fois oĂč on suce alors qu’il ne nous lĂšche pas? Qui s’y retrouve? Bref, dans mes prochaines relations sexuelles j’ai envie de tester quelque chose : je veux faire l’amour mais sans pĂ©nĂ©tration. J’ai besoin de sentir que le mec veuille prendre soin de moi et que son objectif est le plaisir partagĂ© et non la pĂ©nĂ©tration, car ça ne devrait pas ĂȘtre le plus important! Pour voir si le mec est prĂȘt Ă  enlever ça de l’équation et voir s’il vaut vraiment le coup (aka s’il est attentif et qu’il pense vraiment Ă  mon plaisir et non juste au sien). J’ai l’impression que ça me permettra d’éviter des dĂ©ceptions. Qu’en pensez-vous? Â»

Ça soulĂšve une question: en fait pourquoi on fait l’amour? C’est une autre façon insidieuse pour le patriarcat de s’inviter dans nos relations intimes : le sujet de la virilitĂ© et de la performance! L’influence du porno joue aussi un rĂŽle : des rapports qui durent des heures, des pĂ©nis en Ă©rection pendant de trĂšs longues minutes, trente positions diffĂ©rentes en trente minutes, et surtout un Ă©norme orgasme (ensemble si possible!). Ça, c’est du show. On ne doit pas faire l’amour systĂ©matiquement pour avoir un orgasme, ce n’est pas (pas toujours, Ă  toi de choisir!) l’objectif. Dans cette image de « je mets un doigt pour prĂ©parer la pĂ©nĂ© Â», « je fais ça pour qu’elle soit excitĂ©e pour aprĂšs pouvoir la pĂ©nĂ©trer Â», il y a vachement cette idĂ©e d’objectif et de performance: ” il FAUT un orgasme, sinon c’est un rapport ratĂ©!” “Il FAUT une pĂ©nĂ© sinon c’est pas vraiment faire l’amour”. Faux, Ă©videmment.

Pour ton envie de tester le sexe sans pĂ©nĂ© et diffĂ©remment, tu peux te renseigner sur le Slow sex! C’est justement une sexualitĂ© basĂ©e sur l’idĂ©e de kiffer tout le chemin et pas uniquement l’orgasme, de se reconnecter Ă  ses sensations. Le livre d’Anne Descombes et Jean-François Descombes, Slow Sex en parle trĂšs justement. 


Merci à toutes pour votre confiance dans vos témoignages!

J’ai hĂąte des prochaines questions brĂ»lantes,

Plein de love, Sara. â€ŠđŸ‘ ❀ 

Une rĂ©ponse Ă  “Questions BrĂ»lantes đŸ”„â€Š Parlons pĂ©nĂ©tration!”

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